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Dictionnaire d’architecture iranienne

Voici un dictionnaire non-exhaustif des termes référant aux concepts, dispositifs et bâtiments inhérents à l’architecture iranienne.

0-9
A
Andarouni

A l’origine, ce terme désignait l’espace privé d’une maison où seules les femmes et les membres du foyer ou domestiques étaient autorisés à entrer. En opposition au birouni, qui est l’espace public de la maison, celui où l’on reçoit toutes sortes d’invités. A présent, andarouni désigne simplement l’espace privé, celui où l’on ne reçoit pas : un peu l’équivalent de la zone nuit en architecture.
Āb anbār
Réservoir à eau potable. Il s’agit d’un type d’édifice traditionnel généralement de forme rectangulaire ou cylindrique, en dôme… Sa structure est faite de sorte à pouvoir résister à la pression générée par le stockage d’une grande quantité d’eau.
Ātashkadeh
« Temple du feu » : il s’agit du lieu de culte des zoroastriens.
B
Badgir
Un badgir est une tour à vent, dispositif architectural traditionnel iranien qui sert à créer une ventilation naturelle dans un bâtiment, par captation du vent.
Birouni
Il s’agissait à l’origine de l’espace de réception dans une maison, où l’on recevait les hôtes, et qui était ouvert aux hommes étrangers au foyer, contrairement à l’andarouni. De nos jours, il peut désigner simplement l’espace de réception, comme le séjour, l’entrée, etc.
Bāzār
Marché fait de ruelles et galeries couvertes bordées d’échoppes où l’on trouve toutes sortes de marchandises : vêtements, épices, tapis, nourriture, tissus, pierres… Dans les grands bāzār, on peut même trouver d’autres services comme des hammām, mosquées, restaurants, écoles…
C
Caravansérail
Du mot kārvānsarā en persan, aussi appelé khān ; il s’agit d’un lieu où les caravanes de marchands venaient s’arrêter pour le gîte. Le plan du caravansérail consiste en une cour extérieure encerclée de bâtiments, dont les ouvertures sont orientées vers cette cour, de sorte à ce que les façades donnant sur l’extérieur du caravansérail soient fermées et fassent office de fortification. On y trouve à la fois des écuries pour les bêtes, des chambres à coucher pour les marchands mais aussi des magasins (qui sont souvent au RdC, avec les chambres à l’étage).
Chahār Bāgh
Style de jardin iranien composé de quatre parties séparées selon un plan en croix. La séparation peut être faite par des sentiers ou par des canaux, et le centre de la croix est souvent occupé par une fontaine ou un puit. Ce modèle de jardin, datant de l’Antiquité, a été réinterprété au moment de l’islamisation de la Perse comme étant une représentation terrestre du Paradis : deux chahār bāgh mis côtes à côtes forment un jardin en huit parties, comme les huit portes du Paradis, et avec quatre canaux, comme les quatre fleuves du Paradis.
Chahārtāq
Elément de l’architecture iranienne, consistant en un ensemble de quatre voûtes en berceau surmontées d’un dôme. Ces éléments peuvent être utilisés dans des édifices civils comme religieux. Se dit aussi chārtāq, chārtāqi ou chahārtāqi.
D
Dargāh
Terme qui peut désigner un palais royal, une salle d’audience royale, ou bien un sanctuaire construit sur la tombe d’une personnalité religieuse vénérée, et généralement soufie.
Djoub
Petits canaux à ciel ouvert le long des rues, servant à approvisionner les plantes en eau et rafraîchir l’espace public. Dans la ville de Téhéran, le djoub est approvisionné par l’eau descendant de la montagne.
E
F
G
Gonbad
Mot persan pour dire « dôme ». Les dômes sont un éléments architectural très récurrent de l’architecture perse et islamique.
H
Hammām
Si ce mot désigne aujourd’hui la salle de bain, il désigne également les bains publics.
Hashti
Il s’agit d’un espace clos entre la maison et le portail d’entrée, faisant office d’espace tampon entre le dehors et le dedans. Cet espace de circulation et distribution créé généralement une déviation de trajectoire pour la personne qui souhaite entrer dans l’édifice, l’obligeant à se diriger vers la droite, la gauche ou de biais. Ce changement de trajectoire renforce la sensation d’entrer dans un espace différent (intérieur). Dans les mosquées, ce dispositif est utilisé pour faire pivoter le croyant en direction de la Mecque, et ainsi le mettre en bonne posture pour sa prière, tout en lui signifiant symboliquement qu’il se purifie des péchés à l’entrée en changeant de voie. Hasht signifie huit ; en effet, les hashti ont généralement une forme octogonale, d’où le nom ; mais on en trouve aussi de formes rondes, rectangulaires, hexagonales… A l’origine, dans les maisons, les hashti servaient à diriger le visiteur ou l’habitant vers le birouni ou l’andarouni.
Howz
Bassin situé dans l’axe central d’un jardin, pouvant notamment servir au lavage. On peut en trouver dans les cours de mosquées, ou dans les jardins ou cours de maisons d’habitation.
I
Iwān
Elément architectural consistant en une salle voûtée fermée sur trois côtés et ouverte sur le quatrième côté. Cette face ouverte est le plus souvent composée de ce qu’on appelle un arc persan (arc en tiers-point).
J
K
Khān
Voir « caravansérail ».
Khānqāh
Etablissement abritant des savants religieux soufis, à la manière des couvents chrétiens, propice au recueillement et à l’épanouissement mystique et religieux.
Koubeh
Un type de porte qui a deux heurtoirs différents pour toquer à la porte. Un des heurtoirs est rectangulaire, et sert à ce que les hommes étrangers au foyer indiquent leur présence. L’autre heurtoir est circulaire et sert aux femmes à indiquer leur présence. Les deux heurtoirs font des sons différents, ce qui permet ainsi aux habitants de connaître le genre de la personne qui se présente à leur porte, et que les femmes du foyer puissent savoir s’il est nécessaire ou non pour elles de remettre leur hijāb ou chādor. Ce système de double heurtoirs s’appelle kubeh.
Koucheh
Type de ruelle étroite caractéristique de la vieille ville, bordée de hauts murs et parfois couverte de toits ou parsemée d’arcs. Ces allées servent évidemment pour la circulation dans la ville, mais aussi pour limiter les tempêtes de sable, offrir des espaces ombragés en été et protéger contre le froid en hiver.
Koucheh bāgh
Un type de koucheh qui est bordé de végétations, jardins, vergers…
Kāriz
Petit qanāt. Il s’agit des petits canaux qui distribuent l’eau du qanāt à sa destination finale.
L
M
Madreseh
Nom venant de « madrasa » en arabe : il s’agit d’une université théologique islamique. Dans les temps anciens, toutes les seules universités en Iran étaient des madreseh, et diffusaient des connaissances tant scientifiques, que littéraires, artistiques… et théologiques, donc.
N
O
P
Pishtāq
Egalement orthographié -à tort- pishtak en français, il s’agit d’un portail en saillie sur un bâtiment, qui donne sur un iwān. C’est un élément caractéristiques de l’architecture islamique en Asie de l’Ouest. On en retrouve sur les mosquées (généralement encerclé par deux minarets), les madreseh ou les caravansérails.
Q
Qanāt
Aqueduc souterrain servant à capter les nappes d’eau des profondeurs pour les ramener vers la surface. Ils sont utilisés notamment dans les zones arides pour l’irrigation agricole. Voir aussi « kāriz« .
R
S
Sahn
Cour dans un établissement religieux. La plupart des mosquées ont un sahn, qui contient parfois un howz.
Shabestān
Pièce d’été. Il s’agit d’espaces souterrains utilisés dans l’architecture traditionnelle, tant dans les logements que dans les mosquées ou madreseh, qui étaient utilisés l’été pour remplacer les pièces non-enterrées qui devenaient difficiles à vivre avec la chaleur. Le recourt à la climatisation aux époques moderne et contemporaine ont mis fin à ce dispositif de « migration interne dans la maison ». Les shabestān pouvaient être rendus encore plus frais en les reliant à des qanāt et des badgir.
Sārouj
Mortier imperméable à l’eau, et composé de multiples matériaux : argile, calcaire, sable, quenouilles, scories, citrons verts, poils de chèvres, blancs d’œuf, cendres… Ce mortier était utilisé notamment pour la construction de yakhchāl et de ponts, deux ouvrages qui requièrent une résistance spécifique à l’eau.
T
Tekiyeh
Lieu où se tiennent les représentations de théâtre tragique religieux, et notamment le ta’zieh, qui est un genre théâtral commémoratif du martyr de l’imam Hossein pendant le mois de muharram.
U
V
W
X
Y
Yakhchāl
Il s’agit d’un type de bâtiment traditionnel servant de glacière naturelle, en utilisant la technique de refroidissement par évaporation. Les yakhchāl sont des constructions de stockage de glace semi-enterrées à forme de dôme. Ils peuvent aussi servir à rafraichir les maisons, en étant situés sous des badgirs : ils rafraichissent ainsi l’air capté par ces derniers avant de le diffuser dans la maison (les shabestān, pièces d’été enterrées.)
Z

Remarques de prononciations sur la translittération utilisée ici :

  • Le « ā » se prononce différemment du « a » français : entre le « a » et le « o », il est chantant comme les « a » d’Opéra.
  • Les « sh » se prononcent comme le son « ch » et les « ch » se prononcent « tch ».
  • Le « kh » se prononce comme un « r » très marqué, venant de la gorge.
  • Le « q » se prononce également comme un « r » marqué, avec une petite nuance par rapport au « kh » ; de même pour le « gh« , qui est un autre type de « r » qui lui aussi est davantage marqué qu’un « r » tel qu’on est habitués à le prononcer en français.
  • Le « r » est roulé.
  • Le « eh » se prononce « è ».
  • Quand une consonne est doublée, il faut marquer oralement un son plus long. Il s’agit du tachdid, hérité de la langue arabe.
  • Les « h » sont plus marqués qu’en français mais moins qu’en arabe. Il s’agit simplement d’une petite expiration. Ils sont parfois muets, et d’autres fois un peu plus marqués, c’est un peu au cas par cas.
  • L’apostrophe, qui correspond à la lettre ‘éin, se manifestent par une courte pause dans le mot.
  • Les « g » sont prononcés « gue », tandis que les « j » sont prononcés « je ».

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